RAP-03-03-31-W / Colibri 91
Appel pour une insurrection des consciences

Compte rendu de Réunion du groupe Réflexion et Action Politiques
du  31 mars 2003

Sujets abordés
:

Le nom du mouvement, et son credo de « politique non conventionnelle »

Voici plusieurs réunions que nous abordons ce sujet sans conclure… Toujours cette difficulté à se définir, surtout lorsqu’il s’agit de s’expliquer avec d’autres groupes politiques ou associatifs afin de définir notre spécificité et faire comprendre les modes d’action que nous envisageons. Le nom « Appel  pour une insurrection des consciences » ainsi que le terme de « politique non conventionnelle » se sont avérés difficiles à expliquer jusqu’alors. Nous en avons vite vu les limites lors du travail sur des marchés par exemple: le manque de simplicité du nom apparaissant là très rapidement évident…

Plutôt que le terme « non conventionnel », qui se définit par la négative tout en restant assez flou, nous préférerons baser notre réflexion sur l’idée exprimée par Pierre de « politique en acte », terme derrière lequel on sent la même idée mais en plus positif.

Comment exprimer notre conviction : « chaque acte politique quotidien peut prendre une valeur politique profonde » ? Partir de l’insurrection des consciences, des prises de consciences individuelles, pour aller vers des actions quotidiennes à portée politique ? Montrer que nous voulons engager une action politique qui part du quotidien, prend une dimension par notre coordination , met en harmonie le quotidien avec une ambition globale ?
 
Il nous semble que, comme Pierre Rabhi, nous avons évolué dans nos démarches depuis le début de cette campagne et qu'il faut en tenir compte. Ceci étant dû à l'expérimentation au quotidien des valeurs que nous défendons. Pierre est progressivement passé de l'insurrection des consciences à la politique en actes et c'est peut-être en partie à cause de nos interactions.
Il faut dire qu'ici nous avons envie de dépasser l'état "d'insurgés" qui ne nous convient plus tout à fait pour plutôt devenir une force de proposition constructive. Ceci est sans doute dû à notre travail avec les partis et associations locaux : on s'aperçoit à l'évidence que dénoncer les erreurs de notre société sans rien avoir de concret à proposer en échange ne sert à rien et qu'il nous faut être constructifs et positifs avant tout.

Montrer qu'un autre monde est possible et lequel nous paraît fondamental.
Le slogan de Porto Alegre « un autre monde est possible » nous a en effet séduit par la confiance et l’espoir salutaire qu’il porte. Nous réalisons que beaucoup de personnes seraient sensibles aux  convictions de l’insurrection des consciences mais ne croient pas possible une action individuelle. Ils se sentent impuissants, dépossédés du moindre pouvoir sur le cours du monde. Beaucoup sont conscients des limites de notre actuelle voie démocratique par vote ainsi que de son inefficacité à proposer de vraies politiques puisqu’elle s’en tient à un électoralisme racoleur. Ainsi, ne voyant pas de solution, ils baissent les bras. Nous souhaiterions par le nom du mouvement exprimer ce « possible ».

Nous aimons beaucoup "politique en actes" mais nous voulons éviter de mettre le terme "politique" dans le nom du mouvement, celui-ci nous apparaissant vraiment trop galvaudé. Par contre la notion d'action nous paraît importante.

Evoquer le respect de la Terre et de l’humain nous semble également indispensable. On proposerait bien comme sous-titre : l'Homme et la Nature au centre de l'acte politique quotidien.

En vrac, voici quelques propositions qui se sont enchaînées au cours de nos réflexions successives:

- Action consciente
- Politique pour une conscience des actes quotidiens
- Action éthique au quotidien
- Action politique pour le respect de l’humain et de la nature
- Action politique au quotidien pour construire une terre humaine
- Agir au quotidien, un autre monde est possible
- Tu peux faire quelque chose pour une terre humaine
- Agir pour la Terre
- Construire une Terre humaine
- Une terre humaine est possible

Proposition retenue pour le moment :

AGIR POUR UNE TERRE HUMAINE
(ou, proposition de dernière minute: Agir pour une Terre plus humaine)

Et, localement:
Les Colibris de l’Essonne soutenus par Pierre Rabhi ou Comité Colibri 91.

Nous nous proposons de tester ce nom dans notre entourage et d’échanger à partir des réactions recueillies à la prochaine réunion.


Un fonctionnement « non conventionnel »

Il nous paraît important de témoigner comment, à l’intérieur même du mouvement nous tentons de prouver qu’ un « autre monde est possible ». N’ayant pas d’autre mot pour le moment, nous en revenons à  le définir comme « non conventionnel »

Travailler sur la démocratie participative nous paraît fondamental, sortir du "pyramidal" aussi.

Nous prenons pour exemple le déroulement du congrès, au cours duquel par un système de participation par gestes chacun pouvait s’exprimer, se sentir actif dans une assemblée même quand il n’était pas l’orateur.

La structure présuppose la confiance : sachant que chacun est mû par l’ambition commune définie dans la charte, les débats ne peuvent être réduits à des polémiques ou confrontations intellectuelles. Il s’agit de donner sa place aux idées de chacun, au rôle que chacun veut jouer pour contribuer au but commun.

Une autoproclamation aux responsabilités, que nous concevons comme une libre initiative reconnue par l'assentiment général, est la preuve la plus claire de cette volonté d’avancer ensemble selon la conscience de chacun et dans cette ambiance confiante. Travailler sur la qualité relationnelle entre nous nous apparaît essentiel.
Eviter autant que possible les votes comme cela a été fait au congrès ou alors avec 70% des voix minimum pour valider une proposition nous paraît intéressant (nous sommes conscients que le consensus ne sera sans doute pas toujours possible…même si nous sommes utopiques attention de ne pas verser dans l'angélisme…)
C'est dans nos pratiques entre nous que va se définir d'elle-même notre façon "non conventionnelle" de faire de la politique. Il n'y a qu'à en parler à des membres d'autres partis pour voir très vite ce qui nous différencie déjà!…


Réactions au courrier du 12 mars du groupe « relation avec les comités »

Merci à ce groupe du collège de se lancer ainsi dans l'aventure et bon courage!
Cependant, nous sommes pour le moment sceptiques sur la demande de réflexion mensuelle, sur des thèmes ambitieux, et comprenant chaque fois une demande de compte rendu. Ce calendrier nous paraît difficile à tenir : sur certains sujets nous sommes assez démunis et avons besoin de plus de temps pour nous former et, par ailleurs, la cadence mensuelle nous paraît trop rapide pour avoir véritablement le temps d'échanger entre nous avant d'envoyer un compte rendu de nos réflexions au collège.

Nous ne sommes plus dans l'urgence de la campagne et il nous semble important de savoir prendre le temps nécessaire pour construire des bases solides pour ce mouvement…tout en ne ralentissant pas trop ceux qui ont plus de temps à y consacrer…dur compromis à trouver! En tout cas un mois nous paraît trop court pour certains sujets énormes comme "comment sortir de l'économie de marché" par exemple. Peut-être que définir des durées de réflexion différentes selon les thèmes serait une solution à envisager…
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Notre contribution sera donc parfois très légère si ce calendrier est maintenu, mais nous y contribuerons de notre mieux…


20 avril 2003 Compte rendu rédigé par Corinne Meynial et Isabelle Chiffaudel